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Covid-19 : quel impact sur les locations saisonnières ?

La location saisonnière de courte durée, devenue tendance au cours des années 2010, a significativement baissé à partir de 2020 avec la crise sanitaire et la pandémie de Covid-19.

La mode des locations saisonnières de logements meublés a explosé au cours des années 2010 dans le sillage de plateformes web telles Airbnb, Homeaway, Abritel, etc. Paris, l’une des plus importantes destinations touristiques du monde, propose désormais un très grand nombre de logements à louer sur une courte durée. L’offre cible principalement les touristes et les professionnels en déplacement d’affaires. Elle propose un espace de vie plus agréable que l'hôtel et un rapport qualité-prix plus intéressant. On dénombre alors plus de deux-cents plateformes qui diffusent des annonces de locations saisonnières de courte durée, dont 65.000 sur le seul site Airbnb. 

L’explosion des plateformes de location saisonnière 

Le business a été tellement florissant que la ville de Paris, mais aussi celles de Barcelone, Londres, Amsterdam, Berlin, New York et autres grandes métropoles mondiales touchées par le phénomène, ont cherché à réglementer l’usage de ces locations meublées. Car celui-ci accélérait la hausse du prix de l’immobilier, déjà très élevé, tout en pénalisant les habitants qui voyaient leur quartier se transformer en un hôtel géant. 


Selon un rapport du Sénat, plus de 20.000 appartements de Paris faisaient l’objet de ces locations courtes. Quelques mesures ont été prises pour empêcher que les logements soient utilisés en location touristique toute l’année. A Paris, un logement ne peut plus être mis en location courte plus de quatre mois (120 jours) dans l’année. Mais si le marché s’est assagi sur le plan réglementaire, il reste actif en termes d’usage.

Pourquoi le Covid-19 freine-t-il le développement des locations saisonnières ?

Le 17 mars 2020 est déclenché à Paris et dans toute la France le premier confinement lié à la pandémie de Covid-19. L’activité des plateformes de locations touristiques en est très rapidement affectée, à l’instar de celles du secteur hôtelier. Airbnb (qui représente environ 75% du marché) déclare que son activité a fortement chuté (voir l’étude réalisée par APUR à partir des données de insideairbnb). Si le nombre d’annonces évolue peu, les utilisateurs ont été moins nombreux à y répondre et pour cause : il leur est interdit de se déplacer.


La situation ne s’est guère améliorée après la levée des confinements et couvre-feu imposés par le gouvernement. La crainte du virus en lui-même reste toujours très forte : quel particulier peut garantir que son logement a été parfaitement désinfecté, alors même qu’on ne connaît pas encore bien le virus ? En outre, l’exigence du passe sanitaire (puis aujourd’hui du passe vaccinal) réduit inévitablement le nombre de candidats à la location saisonnière.


Le ralentissement de l’usage des locations saisonnières entre aussi dans le cadre de l'effondrement des activités du tourisme à l'échelle de la planète. Les touristes étrangers sont moins nombreux à pouvoir entrer dans l'Hexagone, parce qu’ils redoutent naturellement de tomber malade hors de leurs frontières, mais aussi dans certains cas parce que les autorités françaises leur refusent l’accès, ou parce qu'ils n'ont même pas la possibilité de quitter leur pays. 

Vers un retour à la location classique

Bien avant la crise sanitaire, la réglementation plus pointue a fait disparaître, liquider ou absorber, quelques plateformes aux reins les moins solides. La pandémie a accéléré le processus, ne laissant place qu’aux acteurs les plus reconnus et les plus professionnalisés. A cause du ralentissement, la tendance a été pour ces logements vers un retour aux locations "longue durée". En ces temps incertains, les propriétaires ont préféré assurer, notamment ceux qui ont à rembourser un emprunt contracté pour acquérir leur logement à louer. 


En 2021, le nombre de meublés en location longue durée a progressé par rapport à 2019, principalement par transformations des locations saisonnières. Toutefois, celui des annonces de locations saisonnières réglementées n’a pas significativement baissé. Les propriétaires restent confiants quant à un retour rapide à des jours meilleurs. La location saisonnière garde toujours son attractivité et reste une solution d’avenir.


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