Au printemps de l’année 2021, les services de la mairie de Saint-Étienne ont recensé les locaux commerciaux inoccupés au sein de la ville. Estimés à 300 au départ, leur nombre officiel a été fixé à 637, soit plus du double ! Une situation d’autant plus triste que ces locaux vacants sont situés au rez-de-chaussée des bâtiments. Leur visibilité et leur nombre grandissant nuit forcément à l’image de la préfecture de la Loire (42), quatorzième plus grande ville de France en nombre d'habitants.
La reconquête des rez-de-chaussée vacants
Les locaux comptabilisés de se situent pas dans l’hyper-centre de Saint-Étienne, mais plutôt dans les zones de seconde catégorie, à l’intérieur du boulevard urbain, qui a récemment fait l'objet de travaux d’aménagement. Certains de ces locaux sont vacants depuis plus de dix ans. Leurs propriétaires ne parviennent pas à trouver de locataires.
Ces locaux ne sont pas toujours idéalement situés. D’autres, de petites tailles, n’inspirent pas non plus les éventuels commerçants locataires. Pour certains propriétaires, la vacance de leur local est moins coûteuse qu’une éventuelle rénovation et remise en location.
La ville de Saint-Étienne a pris contact avec les propriétaires de ces locaux inoccupés et leur a annoncé deux mesures phares, l’une étant incitative et l’autre coercitive.
Une aide financière pour les travaux
La municipalité stéphanoise propose une aide financière allant jusqu’à 30% du coût des rénovations pour les porteurs de projet qui entreprennent des travaux. L’aide est plafonnée à 45.000 € et sera disponible pour les travaux dont le coût est au minimum de 5.000 € hors taxes. Elle concerne les locaux avec vitrine inoccupés depuis plus de deux ans, situés dans un périmètre qui va du boulevard urbain et aux abords de la Cité du design.
Une taxe pour les locaux laissés vacants
La ville de Saint-Étienne impose une taxe de 10% de la valeur locative du commerce pour les propriétaires qui laissent leur local vacant en l’état. Cette TFC, taxe sur les friches commerciales, pourra passer à 15% la deuxième année puis à 20% la troisième année.
Les mesures, présentées en septembre 2022 par les élus stéphanois, ont été bien accueillies par les principaux groupes d’opposition, même si celles-ci émettent le reproche que les choses ne vont pas assez vite.
Si les élus foréziens souhaitent voir fleurir de nouveaux commerces, les locaux vacants peuvent également être transformés : par exemple en parking à vélo ou en garages, en partie commune de l’immeuble, en local technique pour les poubelles, en permanence, voire si la configuration le permet, en logement.
“Le comportement des consommateurs a évolué, précise le maire de Saint-Etienne. Il n’est pas forcément pertinent de remettre du commerce partout où il y en avait”. L’objectif est que ces locaux inoccupés retrouvent une activité et ne dégradent plus le paysage urbain. La municipalité espère ainsi que chaque année, une trentaine de locaux seront réhabilités.
Le projet de réaménagement du centre stéphanois
Cette reconquête des rez-de-chaussée vacants entre dans un projet plus vaste de réaménagement du centre-ville de Saint-Etienne qui comprend l’hyper-centre et le boulevard urbain, dans un périmètre s'étalant de Cardot à Centre Deux.
La ville a également lancé un plan façades visant à rénover l’aspect extérieur des bâtiments. Ainsi les propriétaires qui engagent des travaux de ravalement recevront une aide financière spécifique, tout comme les commerçants, artisans et prestataires qui rénovent leur devanture. Le ravalement de certains immeubles, dont la façade est très dégradée, est même devenu obligatoire.
La municipalité stéphanoise encourage également la restitution et la mise en valeur d’éléments remarquables des façades, notamment les devantures, les sculptures, les modénatures et le sommet des toitures. Cela concerne surtout les immeubles construits avant 1950 dont les éléments ont été couverts par le temps et qui gagnent aujourd’hui à être remis en évidence, tant pour leur aspect esthétique que pour leur intérêt historique.
Une société foncière au secours de Saint-Étienne
La ville travaille également avec la Sorapi, une société foncière créée en 2020 dans le cadre de sa politique de préemption commerciale amorcée en 2018. Le droit de préemption permet en effet aux collectivités d’être prioritaire sur l’achat d’un bien dans une zone définie.
La Sorapi est une société par actions détenue à 51 % par l’établissement public d’aménagement de Saint-Étienne (EPASE). Les autres actionnaires sont des établissements financiers : la Caisse des Dépôts, le Crédit agricole et la Caisse d’épargne.
La Sorapi est chargée d’acquérir certains locaux vacants en vue de les valoriser. Elle en a acquis une quinzaine et poursuit ainsi son travail de réhabilitation de la ville de Saint-Etienne. Mais la municipalité stéphanoise prévient qu’elle n’a pas vocation à devenir propriétaire de locaux commerciaux.
Sur le plan immobilier, Saint-Etienne a la réputation de proposer les locations les moins chères des plus grandes villes de France. La cité du Forez doit également se montrer attractive sur un plan esthétique.
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